Titre

De la salle de réveil à la SSPI, évolution de la prise en charge ?

Les textes législatifs

Auteur

Daniel NAVROCKI et Pascal GERARD

CH de Lens.

1) INTRODUCTION :

Dans le contexte actuel où les maîtres mots sont : Accréditation, qualité de soins, sécurité, il semble important de répondre aux interrogations des professionnels de santé sur le concept lié à l’organisation et au fonctionnement des salles de surveillance post-interventionnelle en tenant compte de l’évolution des textes réglementaires et de la réalité du terrain.

 o       Aussi, nous analyserons successivement:

 2) ANALYSE DES TEXTES EXISTANTS :

 Cette analyse relate l’évolution de la salle de réveil en salle de surveillance post-interventionnelle.

 §         LA CIRCULAIRE N° 394 DU 30 AVRIL 1974

 -          Elle aborde la création de salle de réveil et son équipement type.

-          Elle constitue la première référence à laquelle toutes les constructions futures devront se conformer.

 §         LA CIRCULAIRE N° 340 DU 23 MARS 1982

 -          Elle précise les obligations de la circulaire du 30 avril 1974 et la nécessité de la création de la salle de réveil.

§         LA CIRCULAIRE N° 341 DU 27 JUIN 1985

Les éléments essentiels résident dans l’importance donnée à la salle de réveil en terme de locaux, de matériel et précisent le rôle donné au personnel que l’on veut qualifié et en nombre suffisant (au moins une infirmière aide anesthésiste aidée si nécessaire par des infirmières ou des aides soignantes dont le nombre doit varier en fonction de l’activité chirurgicale).

§         LES RECOMMANDATIONS DE LA SFAR DE SEPTEMBRE 1990

 Ces recommandations ont pour but de contribuer à une qualité de soins optimale et tiennent compte des normes formulées par des sociétés d’anesthésie d’autres pays.

Outre les critères de surveillance des patients en « salle de réveil »les recommandations portent sur le personnel, la structure, les équipements :

 o       LE PERSONNEL

§         La « salle de réveil » est sous la direction d’un médecin anesthésiste réanimateur. Celui-ci dirige la surveillance, prescrit par écrit les traitements médicaux, en particulier l’analgésie post-opératoire. Il assure la liaison avec les chirurgiens ou spécialistes et décide du moment de sortie des patients.

§         Le médecin anesthésiste est aidé dans sa mission de surveillance par un personnel infirmier parmi lequel la présence d’au moins une infirmière spécialisée en anesthésie réanimation est recommandée. « Pour assurer cette surveillance, il est nécessaire d’attribuer une infirmière pour trois patients et en tout état de cause le nombre de personnes ne doit jamais être inférieur à deux. »

 o       LA STRUCTURE

Les notions les plus importantes à considérer sont les suivantes :

§         Situation à proximité du bloc opératoire pour limiter la durée de transport du patient et permettre l’intervention rapide  d’un  médecin  anesthésiste.

§         La « salle de réveil » doit disposer d’au moins 1,5 lits ou emplacement de lit par site anesthésique , et de 10 à 12 m² par emplacement sont recommandés. Elle doit disposer d’un moyen de communication rapide avec le bloc opératoire et les locaux doivent être correctement ventilés et facile à nettoyer.

 o       LES EQUIPEMENTS

§         La SFAR préconise que tout patient doit pouvoir bénéficier d’une surveillance par moniteur ECG et oxymètre de pouls si son état le requiert. Le matériel nécessaire au traitement de l’arrêt circulatoire (défibrillateur), à la ventilation manuelle et instrumentale (ventilateur), est disponible. Ce matériel de base est complété en fonction du type de patients et d’actes effectués (moniteur de curarisation par exemple).

§         Ces recommandations auront  un retentissement important, et seront sans nul doute à l’origine du décret du 5 décembre 1994 sur la pratique de l’anesthésie en France.

 §        DECRET DU 5 DECEMBRE 1994

Il ne fait que préciser les recommandations de la SFAR et sa publication imposera à tous les établissements de soins, une « salle de surveillance post-interventionnelle » jouxtant chaque site de chirurgie ou autre spécialité (radiologie, endoscopie, etc…).

 Les seules modifications qu’il apporte par rapport aux recommandations portent sur :

 §         Les surfaces : on ne parle plus de surface minimale par emplacement.

§         La capacité de la « salle de surveillance post-interventionnelle : au minimum 4 lits.

§         Le personnel : des infirmiers formés à ce type de surveillance, de préférence infirmiers anesthésistes.

Les transmissions qui doivent être écrites :

 §         LES RECOMMANDATIONS DE LA SFAR DE SEPTEMBRE 2000

 Elles concernent l’anesthésie en secteur pédiatrique ;

Le matériel doit être adapté à l’âge de l’enfant

 -          Pour le personnel, certains points peuvent être discutés par rapport aux adultes:

 §  Nombre d’emplacement :> 1,5 par salle d’opération, probablement 2, et en tout cas adapté au flux (en particulier dans les structures ORL et ambulatoire).

§         Nombre d’agents : Conforme aux recommandations de 1990. Toutefois, un enfant d’âge préscolaire ayant besoin, en phase de réveil, d’un surcroît de travail, le nombre d’agents doit être adapté à cette particularité.

§         Qualification : Conforme aux recommandations de 1990. Cependant, lorsqu’une SSPI est affectée spécifiquement à la chirurgie pédiatrique, il semble utile d’adjoindre une infirmière puéricultrice qui amène la spécificité de sa formation.

 -     Si l’on ne dispose pas de structure spécifique, il faudrait pouvoir individualiser une SSPI ou un secteur isolé de SSPI dédié à l’activité pédiatrique.

 3)CONCLUSION

 Les différents textes réglementaires, en particulier les recommandations de la SFAR et le décret du 5 décembre 1994 constituent un des premiers modèles d’assurance qualité. Ils ont permis aux patients de bénéficier d’une chaîne de garanties et de sécurité dont ils sont le premier maillon.

Il appartiendra à chaque établissement de les adapter à sa structure et à la réalité du terrain.